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Forum RP basé sur l'univers du manga Naruto. L'histoire se déroule bien après le scénario de la série.
 
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 Demeure du clan Shigo (domaine privé)

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Shigo Haji
Jônin
Shigo Haji


Masculin Nombre de messages : 7
Date d'inscription : 26/08/2007

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MessageSujet: Demeure du clan Shigo (domaine privé)   Demeure du clan Shigo (domaine privé) Icon_minitimeSam 20 Oct - 17:10

Si les quartiers de la ville basses étaient calmes et déserts passé le crépuscule, la ville haute, elle, semblait ne s'animer qu'une fois la nuit tombée. Nombre d'établissements louches ouvraient le soir, et une foule inquiétante emplissait les rues. Croiser le regard des visages à peine éclairés par les lanternes accrochées ça et là aux enseignes des boutiques, se frayer un chemin entre les corps étranges, parfois disproportionnés, enveloppés de capes sombres, aux démarches par trop volontaires, percevoir, l'espace d'un instant, les sinistres reflets métalliques entre les pans d'un vêtement était une expérience étrange, presque surréaliste. Probablement depuis sa construction, les natifs de ces quartiers s'amusaient de la nervosité des étrangers qu'ils croisaient parfois dans leurs rues ; ils avaient donc instauré, au fil des ans et des plaisanteries douteuses, des codes de conduite à l'extérieur les plus détestables possible pour les riches bien élevés d'en bas.
La première de toutes les règles étant : dehors, soyez agressifs, bruyants, effrayants ou vulgaires, à l'intérieur tenez-vous tranquilles, ou bien encourrez la colère du maître des lieux. (Et la deuxième que le maître des lieux se doit de réagir vite et brutalement.)



Malgré l'heure tardive, le salon de thé des Shigo était toujours ouvert ; des rires flûtés s'élevaient des salons, le son des bouteilles entrechoquées et des verres à sake que l'on posait sur un plateau emplissaient la cuisine. A cette période de l'année, les voyageurs étaient plus nombreux que d'ordinaire, même dans la ville haute ; les salons de la grande bâtisse à deux étages n'étaient néanmoins pas tous pleins : seuls les habitués avaient accès aux salons privés des étages, et il en venait assez peu en semaine. L'établissement ne fermerait pas avant encore une heure ou deux ; les clients commençaient à peine à songer à rentrer chez eux. De l'autre côté, autour de la cour centrale du domaine, les quatre demeures des Shigo étaient silencieuses et désertes, à l'exception des chambres des enfants, où on aurait pu percevoir, en s'approchant suffisamment, le souffle paisible des petits dormeurs, ainsi que d'une pièce allumée à l'étage de l'une des maisons les plus au fond - une des geisha servant au salon de thé devait avoir invité un client à une entrevue plus intime.
Une soirée comme une autre pour la famille de la petite Sumi, qui observait la rue depuis la fenêtre d'un des petits salons du deuxième étage, inutilisé ce jour là. Confortablement assise sur un tabouret, elle avait posé son menton sur le cadre de la fenêtre et, depuis près d'une heure à présent, trompait son ennui en comptant le nombre de fois où sa cousine Take, dans le salon mitoyen, prononçait le nom de son client favori. La jeune femme n'était pas l'une des plus belles parmi les Shigo - ses traits étaient brouillons, ses yeux toujours un peu tristes, sa démarche oscillante et ses quelques centimètres de plus que ses tantes et cousines lui donnaient des allures translucides de fantôme - mais elle avait une belle voix, douce et posée, au timbre clair ; elle avait conscience qu'il s'agissait de son principal moyen de séduction, et n'hésitait jamais à bavarder avec ses clients plutôt que de danser ou jouer de la musique. Le seul art traditionnel qu'elle pratiquait était le chant, et elle avait beaucoup travaillé pour y exceller et compenser pleinement son manque de talent dans d'autres disciplines.

Sumi en était arrivée à trente-huit lorsque des bruits de pas plus haut dans la rue la tirèrent de sa torpeur. Elle cligna des yeux et se mit debout sur son tabouret pour se pencher à la fenêtre et distinguer le visage de l'arrivant. Il passa sous une lanterne accrochée à un balcon, trois maisons plus loin et elle poussa un petit cri de joie, sautant sur le plancher du salon, avant de courir vers la porte. Elle traversa le couloir en trombe, dégringola les escaliers et se précipita vers l'entrée ouverte de la maison. A l'instant où elle se jetait dehors, un jeune homme aux cheveux bruns, longs et attachés sur le haut de son crâne à l'exception de quelques mèches trop courtes qui encadraient son visage aux traits encore doux, pas vraiment grand et plutôt mince, tenta de passer le seuil en sens inverse ; elle se heurta à ses jambes et s'accrocha à son pantalon de coton noir en piaillant.

"Haji-niisaaaan !"

Il esquissa un sourire fatigué et passa une main dans les cheveux ébouriffés de sa soeur, appuyant sa tête contre sa cuisse. Elle rit, se baissa, lui échappa, saisit son poignet et l'agita quelques secondes, triomphante, avant de le lâcher pour tendre les bras vers lui. Il la fixa en fronçant un sourcil, espérant vaguement qu'elle renoncerait à se faire porter ; elle ne bougea pas le petit doigt. Il soupira en s'accroupissant, la laissa les passer autour de son cou et se releva avec précaution, bougonnant pour la forme.
"T'es pas encore couchée, à cette heure ?"
Elle grimaça et enfouit son visage dans le col de la veste de son frère, qui rit doucement.
"T'as encore peur d'aller te coucher toute seule ? T'as quel âge, Sumi ?"
Ce disant, il reprit sa marche, traversant le couloir dans la direction de la cuisine. Elle répondit à sa moquerie en lui mordant le cou ; il poussa un petit cri - plus pour lui faire plaisir qu'autre chose, il en avait vu d'autres - et cogna son front contre son crâne. Leur promenade tourna vite à la bagarre enfantine, en silence toutefois - ils n'avaient ni l'un ni l'autre envie qu'un client apprenne que Haji était rentré. Il cessèrent de se chamailler et inclinèrent brièvement la tête en croisant l'une de leurs cousines éloignées. Haji attendit qu'elle soit montée à l'étage pour demander à voix basse.
"C'est l'aînée de Yowamushi-dôno, celle-là, non ?"
Sumi gloussa dans son cou en entendant le surnom qu'elle, son frère et les jumelles avaient donné à Tsubomi, chef de la troisième lignée du clan, et finalement redressa la tête pour acquiescer. Haji ne rit pas avec elle, mais son sourire large et moqueur contredisait son silence.

Il se glissa sans bruit derrière le paravent cachant l'accès à la cuisine et posa Sumi pour aller saluer une femme penchée au dessus d'une grande marmite, d'où s'élevaient d'épaisse volutes de vapeur répandant dans la pièce une odeur de poisson, de konnyaku et de daikon mêlés.

"Bonsoir Jimi-basan."
Sa tante se redressa lentement, leur sourit et prit sur la table à côté de la marmite une cuillère en bois. Haji la regarda la plonger dans le contenu de sa marmite et remuer avec précaution, songeant que si Jimi était née dans une autre lignée, on se serait sans doute débarrassé d'elle avant qu'elle ait une chance de montrer à quel point elle était utile au commerce du clan. Et quel épouvantable gâchis sa mère avait évité, se dit-il avec une bouffée d'orgueil. Jimi n'avait jamais été très séduisante - pas assez belle, trop discrète pour faire valoir d'autres atouts - mais elle cuisinait mieux que n'importe qui dans le clan. Sans compter sa gentillesse et sa patience, qui faisaient d'elle une excellente répétitrice pour les leçons des jeunes Shigo encore à l'académie.
Il la vit ouvrir la bouche et s'approcha davantage : Jimi ne parlait jamais fort, et on avait souvent du mal à l'entendre dans l'agitation de la maison de thé. Haji soupçonnait d'ailleurs sa discrétion d'être l'une des raisons, sinon la seule, pour lesquelles elle préférait rester à la cuisine plutôt que de servir - sa fille Take, qui passait la plupart de ses soirées libres à l'étage, n'était pas bien plus belle qu'elle, mais savait se faire entendre.

"Bonsoir Haji-kun. Ta mission s'est bien passée ?"
Il acquiesça avec un sourire distrait, pesant soigneusement ses mots avant de répondre à sa tante. Il y avait bien longtemps que Jimi avait abandonné le nindô - moins par manque d'aptitudes physiques que par excès de gentillesse ; il avait donc doublement peur de la blesser. Elle n'avait jamais pu supporter les missions de vol, le procédé étant trop cruel et contraire à son honnêteté naturelle, encore moins les assassinats, surtout s'il s'agissait d'une famille complète. Il renonça à lui donner de plus amples détails. Bien sûr, elle ne lui aurait fait aucun reproche - il était shinobi, c'était son travail ; il préférait juste lui éviter de repenser à des choses désagréables. Malgré sa simplicité et son besoin de plaire à tout le monde - qualités qu'il détestait en bloc chez d'autres - il éprouvait envers Jimi une affection profonde, issue de tous les souvenirs des moments heureux passés sur ses genoux, des années plus tôt.
"La routine. Ce n'était pas une mission très difficile."
Il s'abstint également de préciser le rang de la-dite mission. L'expérience lui avait appris que les ninja - à plus forte raison les anciens ninja - de rang inférieur se sentaient humiliés lorsqu'on clamait devant eux qu'une mission de rang B était une routine. Il ne mentionna pas non plus la longue liste de ses griefs contre ses équipiers temporaires. Jimi s'inquiétait déjà, quand il était enfant, de ses difficultés à s'intégrer aux groupes. Il aurait aimé se croire maudit, et rester persuadé qu'il tombait simplement sur les plus stupides et niaiseux des ninja du village, hélas, il avait toujours été trop lucide pour se bercer de ce genre d'illusions : les ninja de Konoha étaient, pour la plupart, des incapables - rien d'étonnant, quand on avait entendu les absurdités sur l'esprit du feu prônées par des générations de Hokage. Un village caché, une famille ? A se demander ce qu'avait bu l'auteur du concept le jour de son invention...
Jimi n'ajouta rien ; elle reposa la cuillère de bois, se dirigea vers un placard, en ouvrit la porte et sortit deux bols de porcelaine et deux paires de baguettes. Elle revint les poser sur la table, prit la louche qu'elle y avait laissée et emplit les bols de l'oden mijotant dans la marmite.
Haji et Sumi s'agenouillèrent côte à côte, face à leur couvert.

"Ittadakimasu."


Dernière édition par le Sam 20 Oct - 17:20, édité 1 fois
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Shigo Haji
Jônin
Shigo Haji


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MessageSujet: Re: Demeure du clan Shigo (domaine privé)   Demeure du clan Shigo (domaine privé) Icon_minitimeSam 20 Oct - 17:15

Sumi trottina à la suite de son frère dans la cour, serrant bien fort sa main dans les siennes. Elle aimait se tenir à la fenêtre pour sentir l'atmosphère malsaine qui tombait sur la ville haute la nuit - l'amour du macabre faisait partie intégrante de l'éducation des enfants dans sa famille ; seulement, du haut de ses sept ans, se promener toute seule dans le noir était encore trop effrayant. Fubuki et Haji la taquinaient parfois à ce sujet, lui rappelant qu'ils avaient toujours été capables de rentrer par eux-mêmes, et chaque soir elle attendait dans un coin que l'un d'entre eux aille se coucher, et ils finissaient toujours par l'accompagner.

Haji guida sa soeur jusqu'à la chambre qu'elle partageait avec son cousin Hitomi à travers les couloirs obscurs - on n'éclairait pas la maison à cette heure, plus par tradition que par crainte d'ailleurs - l'aida à trouver et enfiler son pyjama, puis à dérouler sa couette. Hitomi était déjà couché depuis longtemps, et avait un sommeil de plomb : chuchoter suffisait amplement pour ne pas le réveiller. Sumi s'assit au milieu du lit, serrant contre elle sa poupée de chiffon, et Haji l'enveloppa soigneusement dans sa couette.
Elle aurait pu le faire toute seule, il était le seul à encore la border comme ça, et il le savait. Il était conscient que le comportement de bébé de sa soeur était son moyen d'attirer son attention, de faire durer le peu de temps qu'il passait avec elle le soir ; il trouvait ces premières tentatives de manipulation attendrissantes et pour tout dire assez flatteuses. Ce petit jeu de dupes, où chacun savait que l'autre feignait de ne pas comprendre, le distrayait après le véritable jeu, celui au cours duquel on risquait bien pire qu'une séance de chatouilles. Depuis sa promotion au rang de jônin, il passait moins de temps au domaine que Fubuki, et avait peu d'occasions de jouer avec Sumi, aussi acceptait-il sans rechigner de jouer les nounous quand il rentrait au soir d'une mission. De toute façon, raconter la stupidité congénitale de ses équipiers du moment faisait toujours un bien fou à ses nerfs ; Sumi était peut-être la seule personne à connaître dans les moindres détails ce qu'il pensait de ses équipiers, et adorait entendre Haji ironiser sur leur incurable bêtise et leur niaiserie affligeante.
Elle se tourna vers la silhouette floue de son frère, agenouillé à côté de son futon, se tortilla pour sortir un bras de la couette enroulée autour d'elle et tira sur sa manche.

"Alors, c'était comment ? Tu l'as étranglé ?"
Il haussa un sourcil et secoua doucement son poignet, comme pour lui faire lâcher prise. Elle resserra encore l'étau de ses petits doigts sur le coton. Il ne voulait pas vraiment qu'elle le lâche, sinon il lui aurait suffi d'appuyer au creux de son poignet pour qu'elle ouvre la main, et elle le savait aussi bien que lui. Il haussa finalement un sourcil et demanda.
"Qui ça ?"
Elle fit faire un saut de cabri à son bras et lui sourit de toutes ses dents.
"Le crétin."
Haji ne lui rendit pas son sourire et poussa un profond soupir. Penser au boulet qu'on lui avait attaché au pied durant ses quatre dernières missions n'avait rien de particulièrement réjouissant pour lui. Il ferma les yeux et grimaça. Le type en question était une véritable plaie : il discutait les ordres de leur chef - en essayant toujours d'impliquer Haji dans ses réclamations - ne s'arrêtait pour ainsi dire jamais de parler et pour couronner le tout, il avait décidé - de façon tout à fait unilatérale - que Haji et lui étaient amis. Le pire, dans tout cela, était que Haji ne serait pas débarrassé de lui avant encore une ou deux semaines - à moins qu'il ne l'étrangle pour de bon, ce qu'il commençait à envisager. Il marmonna, morose.
"Non. J'aurais aimé - ou mieux, que les gardes du corps s'occupent de lui - mais faut pas rêver. Il fait tellement de bruit que ça se serait entendu à trois kilomètres, et comme c'était une mission d'assassinat, le chef nous avait dit de rester ensemble. Il aurait tout de suite grillé le truc, et tu sais comment ils sont, en bas, avec leurs grands principes à la mords-moi le noeud. Et puis, l'autre tache est bruyant, mais il est plutôt coriace..."
A son grand dépit, d'ailleurs. Lors de leur première rencontre, il avait pensé qu'il se ferait rapidement blesser, voire tuer dès leur première mission. Il avait vite déchanté. Ce crétin avait un véritable don pour détourner les ennuis qu'il appelait de tous ses poumons sur ses partenaires - ou en l'occurrence, son partenaire. Haji marqua une pause, plissant les yeux et le maudissant intérieurement pour sa chance infaillible et imméritée. Sumi battit des paupières, attentive. Il reprit.
"C'était pas franchement loin - ça nous a pris quoi, six heures ? La seule difficulté, ça aurait dû être les gardes du corps de la cible. Il en avait que trois près de lui, mais plein d'autres dans les environs, donc fallait être discrets... "
Il ouvrit les yeux, leva la tête et foudroya longuement le plafond du regard. Elle agita sa manche et tira dessus jusqu'à le forcer à se pencher vers elle.
"Ils utilisaient quoi comme techniques ?"
Haji sourit et, de sa main libre, lui donna une pichenette sur le front.
"Je t'ai dit qu'on les avait eu par surprise, p'tite tête. J'ai pas pensé à leur poser la question avant de les tuer."
Elle protesta bruyamment contre la pichenette et le surnom ; de l'autre côté de la chambre, Hitomi grogna et se retourna dans son lit. Ils s'immobilisèrent avec une grimace inquiète, regardèrent leur cousin pendant quelques secondes, puis Haji dégagea sa manche d'une torsion du bras, arrachant un nouveau cri à sa soeur. Il plaqua un index sur ses lèvres et passa son autre main dans ses cheveux.
"Chhhh. Tu vas réveiller l'autre couineur."
Elle jeta un coup d'oeil à Hitomi, toujours endormi, et tordit la bouche en une moue boudeuse. Il lui caressa la tête en murmurant.
"Tu m'excuses, l'autre abruti a failli nous faire griller au moins trois fois, je suis un peu sur les nerfs... Je regretterais presque ma vieille équipe. La potiche était conne, mais au moins elle savait faire la morte pendant les missions."
Il frissonna.
"Merde, si j'avais su qu'un jour je regretterais cette emmerdeuse..."
Sumi gloussa. Il secoua la tête, avec une grimace de dépit. Il ne plaisantait qu'à moitié en disant regretter son ancienne équipe : son boulet attitré l'exaspérait à un tel point que les chichis de son ancienne équipière lui semblaient vaguement supportables en comparaison... Et surtout, à l'époque, il y avait eu un troisième larron pour partager son agacement - et probablement celui de la potiche aussi, ce garçon était trop gentil pour son propre bien. Manipulable, et hilarant quand il rougissait jusqu'au cou, aussi, mais c'était un autre chapitre.
Sumi tira sur sa manche et exigea.

"Raconte ! Tout."
Il prit appui sur sa main libre pour s'accroupir, puis s'asseoir en tailleur, et inspira lentement.
"On avait rendez-vous au même endroit que d'habitude - tu sais, la quatrième clairière d'entraînement au nord de la forêt - à six heures. Je suis arrivé à moins cinq, le chef pile à l'heure, et l'autre demeuré nous a fait poireauter. Pour pas changer, remarque. Quand il s'est enfin pointé, le chef ne l'a pas engueulé, il a juste augmenté la cadence par rapport à d'habitude, pour lui coller un point de côté. On a couru pendant deux heures, fait une pause pour mettre au point le plan d'approche - l'autre débile a pas dû l'écouter beaucoup - et on est repartis au bout d'un quart d'heure à peu près. On a couru encore trois heures, jusqu'à la lisière de la propriété, et on s'est séparés. C'est là que ça a commencé à vraiment merder..."



Le panneau coulissa sans bruit derrière Haji, tandis qu'il quittait la chambre des deux plus jeunes membres de la première branche des Shigo, tous deux profondément endormis. La tête de Sumi avait commencé à pencher en avant alors qu'il lui racontait la mort du deuxième garde - qui lui avait fait une belle peur en s'approchant d'eux à cause d'un bruit de son boulet d'équipier. Il l'avait allongée en rajustant la couette autour d'elle, avant d'achever son récit, plus pour se détendre en déversant toute sa hargne que pour le plaisir de sa petite soeur. Il savait très bien qu'elle aurait tout oublié de ce qu'il lui avait raconté dans son état de somnolence le lendemain. Il marcha calmement jusqu'à sa chambre, dont le panneau était ouvert, et s'arrêta sur le seuil, souriant pensivement. La jeune fille assise sur un coin de son futon se leva à son arrivée et s'approcha de lui.
"Bonsoir, nii-chan."
Il contempla un moment ses longs cheveux détachés, sa peau pâle, nue, légèrement humide, et ses yeux violets, son expression calme, sa posture docile et gracieuse. Elle venait de se laver le visage et portait un simple yukata noir, non plus le kimono élégant dont s'ornaient les Shigo pour servir dans leur maison de thé ; elle n'allait sans doute pas tarder à aller dormir. Haji soupira et secoua la tête, avec un vague sentiment d'ennui. Sa deuxième soeur était de loin la plus jolie de leur fratrie, et savait user de cette beauté froide auprès des clients. Elle n'avait ni le désavantage d'être un garçon, ni les gestes brouillons et nerveux de la petite dernière, et ressemblait plus à leur mère que Sumi ou Haji.
"Tu as l'air fatigué."
Il acquiesça, la dépassa pour aller vers la table basse qui lui servait de bureau. Elle pivota pour le regarder dénouer sa ceinture d'étoffe grise et la poser sur la table avec son ninja-tô. Sans se soucier de la présence de sa soeur, il ôta lentement sa veste, en prenant garde à ne faire tomber aucune des nombreuses armes de jet attachées à divers endroits de la doublure, et à attraper les rouleaux qu'il avait calés dans ses manches avant qu'ils ne tombent au sol.
"Un problème, Fubuki ?"
Elle ferma les yeux et secoua la tête.
"Maman veut te parler de quelque chose d'important, mais si tu n'es pas frais, ce n'est pas la peine. Tu n'as pas de mission prévue demain ?"
Il s'accroupit devant son bureau et traîna un bol de porcelaine empli d'eau placé dessous - sans doute par Fubuki, car l'eau n'avait pas eu le temps de tiédir, conclut-il en y plongeant les mains pour se laver le visage. Il ânonna en poursuivant sa toilette expéditive.
"Non."
Elle releva les paupières et posa la main sur le panneau séparant la chambre du couloir.
"Dors bien, Haji-nii-chan."
Et elle s'esquiva, rapide et silencieuse. Il resta immobile, la tête au dessus du bol pour laisser l'eau goutter de son menton, réfléchissant à ce que sa mère pouvait vouloir lui dire. Des tensions se faisaient sentir depuis une dizaine d'années entre les quatre branches du clan, les dirigeantes des troisième et quatrième critiquant de plus en plus ouvertement les décisions de sa mère, pourtant sensée être leur chef à toutes. Il grimaça à cette pensée. Ces imbéciles se laissaient de plus en plus gagner par les pensées ambiantes, et faisaient pression sur sa mère pour qu'elle abandonne les traditions secrètes du clan et les vieux serments prêtés jadis par les fondatrices.
"Tch."
Un jour, lui ou Fubuki aurait à prendre la la succession de sa mère. Sa mère et Fubuki lui avaient déjà fait sentir qu'il était le meilleur candidat à ce poste, ce qui le flattait - il savait que sa mère ne se laisserait pas aveugler par son affection en jugeant de ses capacités - mais lui causait également bien des soucis. Déjà, les membres des autres branches commençaient à chuchoter en son absence qu'un homme ne devait pas être chef d'une des branches du clan, et scrutaient ses moindres faits et gestes dans l'espoir de le prendre en faute pour l'empêcher de devenir un jour chef de clan. Si la place de sa mère devait un jour lui revenir, il n'était pas certain d'avoir la patience de traiter avec ce genre de femmes, comme il l'avait confessé à sa mère - qui avait rétorqué que c'était là la meilleure des raisons de le désigner en tant qu'héritier.
Il se releva, alla chercher sa couette roulée à la tête de son futon et s'installa pour la nuit.
Une fois allongé au chaud, il poussa un long soupir de frustration. Le calme qui l'avait empli après sa discussion avec Sumi s'était dissipé ; son agacement contre tous les idiots qui l'entouraient lui crispait de nouveau l'estomac. Un jour, tous ces demeurés finiraient par lui coller un ulcère.
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Shigo Haji
Jônin
Shigo Haji


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MessageSujet: Re: Demeure du clan Shigo (domaine privé)   Demeure du clan Shigo (domaine privé) Icon_minitimeJeu 8 Nov - 20:00

Le soleil était déjà levé depuis plusieurs heures quand le domaine Shigo commença à réellement s'animer. Hormis les quelques ninja ayant reçu une assignation pour la matinée, les Shigo se levaient tard, et ne quittaient pas leur demeure avant midi. Dans la demeure de la première lignée, Furumashita fut la première à se réveiller. Elle s'assit, battit plusieurs fois des paupières pour évacuer sa somnolence, s'accroupit et entama une longue série d'étirements. Avec précaution, elle échauffa ses muscles et ses articulations les uns après les autres, de la nuque aux chevilles - c'était une habitude qu'elle avait prise à l'âge qu'avait à présent sa fille Fubuki, et qui, ajoutée à des exercices physiques quotidiens et de réelles missions de temps à autres, lui avait évité de devenir aussi grasse que ses consoeurs des deuxième et quatrième lignées. Elle quitta son futon, roula la couette et la déposa dans un coin, puis se dirigea vers sa coiffeuse. Sans hâte, elle déméla et noua ses longs cheveux bruns - à trente-neuf ans, elle remerçiait les dieux d'avoir épargné à sa chevelure les marques de l'âge. Une fois son front dégagé, elle plongea son visage dans un bol d'eau froide posé près de son miroir, sur la coiffeuse. Elle saisit un pot de porcelaine sur un coin du meuble, l'ouvrit et se frotta délicatement les joues avec la pâte brune granuleuse qu'il contenait, avant de se rincer de nouveau de visage. Enfin, elle ôta ses vêtements froissés pour enfiler un kimono propre.
Elle sortit de sa chambre sans refaire son chignon ni se maquiller - ces dernières touches à sa tenue seraient faites le soir seulement, dans l'heure qui précéderait l'ouverture de la maison de thé - et se dirigea à pas lents vers celle de Jimi, pour commencer à réveiller sa maisonnée.



Encore une heure plus tard, Fubuki entra dans la chambre de son frère et écarta les rideaux, laissant le soleil éclairer la pièce et réveiller son frère. Haji poussa un léger grognement, un autre plus long et prononcé, se retourna sur son futon et se résigna finalement à ouvrir les paupières - il dut s'y reprendre à deux fois, car elles s'étaient collées pendant qu'il dormait. Il rabattit presque aussitôt sa couette sur son visage en gémissant. Il détestait ce genre de réveils.
Fubuki ne se laissa pas impressionner - elle avait l'habitude de voir son frère peiner à sortir de sa torpeur matinale quand elle le tirait du lit. Elle se pencha au dessus du futon , saisit le bord de la couette et l'arracha à Haji d'un coup sec. Elle le regarda se rouler en boule et marmonner diverses menaces sans broncher, son joli visage dépourvu d'émotion. Le contrôle qu'exercait Fubuki sur ses sentiments était exemplaire pour une kunoichi, et même pour une Shigo. Haji le lui enviait parfois, quand son air absent ne lui donnait pas une furieuse envie de lui envoyer un oreiller à la figure. Elle attendit patiemment qu'il se décide à s'asseoir et voyant qu'il s'obstinait à tenter de se rendormir, lui tapota l'épaule.

"Réveille-toi, nii-chan, maman t'attend."
Avec un long et profond soupir, Haji rouvrit les yeux. Il plissa les paupières, regardant le mélange flou et grisâtre des ombres sur le plafond de sa chambre décanter lentement, pour donner différentes tâches plus ou moins nettes. Finalement, quand il fut certain d'avoir recouvré le plein usage ses capacités sensorielles, il s'assit, s'accroupit puis se leva d'un seul mouvement souple. Pas le moins du monde gêné par la présence de sa soeur, il se déshabilla et marcha jusqu'à une armoire, dans un coin de la pièce. Il l'ouvrit et parcourut les rayonnages des yeux, cherchant un pantalon propre et confortable - aujourd'hui était son jour de repos, il pouvait bien porter des vêtements sans cinquantes armes différentes attachées à l'intérieur pour lui donner des bleus et des ampoules.
Ce faisant, il reprit la conversation amorcée par Fubuki cinq minutes auparavant.

"Maman m'attend. Où ça ?"
Elle s'était accroupie à la tête du futon, avait roulé la couette et tapait l'oreiller. Sans se retourner ni même interrompre sa tâche, elle rétorqua.
"Dans sa chambre."
Satisfaite par l'état du lit, elle posa les mains sur ses genoux et se redressa lentement. Elle jeta un coup d'oeil à son frère en caleçon, qui tenait à la main un pantalon d'hiver en toile fine, plus douce que ses tenues habituelles, et molletonné ; elle le rejoignit, le poussa pour accéder à l'armoire et, pendant qu'il enfilait son pantalon, choisit une veste parmi les piles de vêtements. Elle la lui jeta sur les épaules et alla chercher sa ceinture et son ninja-tô sur la table, sans prendre la peine de vérifier qu'il mettait bien la veste.
Il la rejoignit près de son bureau en grommelant qu'il avait passé l'âge qu'on l'habille comme un bébé ; elle lui tendit l'étoffe grise et le sabre et ajouta.

"Vas-y tout de suite, elle a fait apporter ton petit déjeuner."

Bon gré mal gré, Haji rejoignit sa mère dans sa chambre, traversant le couloir d'un pas traînant, escorté par Fubuki jusqu'au panneau, qu'elle referma soigneusement derrière lui. Il étouffa un bâillement, marcha jusqu'à Furumashita et s'assit devant elle. Ils s'entreregardèrent quelques secondes, Furumashita mettant de l'ordre dans ses idées et préparant ce qu'elle avait à annoncer à son fils, qui de son côté attendait avec lassitude qu'elle lui explique pourquoi elle l'avait fait venir, jusqu'à ce que l'estomac de Haji les interrompe d'un gargouillis sonore. Elle lui sourit et pointa du doigt un plateau circulaire à sa gauche, sur lequel on avait posé deux bols, l'un empli de riz, l'autre de soupe. Il prit le bol de riz, la paire de baguettes posée à côté et entama son déjeuner, tout en tendant l'oreille.
Le sourire de Furumashita disparut ; elle jeta un bref coup d'oeil vers la fenêtre et déclara, d'une voix basse mais posée.

"Le test est en cours de préparation. Il ne manque plus que ce que tu sais pour que je puisse l'organiser... Je vais tenter de l'obtenir par l'intermédiaire de "ne". La Hokage ne se doute de rien pour l'instant, et les autres pensent que j'ai renoncé, mais cela ne durera qu'un temps..."

Soudain, on tapa contre le cadre du panneau.
Haji cessa de manger et releva la tête de son bol pour se tourner vers l'entrée de la pièce ; Furumashita se tut, attendit silencieusement pendant quelques secondes, puis frappa dans ses mains. Le panneau coulissa pour laisser entrer Take, la fille aînée de Jimi, nièce de Furumashita et jônin de la première lignée. La jeune fille portait la veste militaire distribuée aux chûnin, ainsi que ses vêtements de travail. Elle s'inclina rapidement devant sa tante.

"Pardon de vous déranger, Furumashita-basan, mais il y a urgence, en quelque sorte."
Furumashita eut un léger mouvement de tête. Take se tourna vers son cousin et déclara.
"Haji, ils t'ont sucré ton congé. Tu as une mission, tu étais convoqué ce matin pour rencontrer ton équipe."
Haji lâcha un juron.
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Demeure du clan Shigo (domaine privé)
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