Présentation
I PersonnageNom : Achikochi (ici et là)
Prénom : Semi (cigale)
Âge : 18 ans
Grade : aucun grade officiel, mais un niveau s'approchant de celui d'un jônin
Description physique : Semi n'est pas spécialement grand : un mètre quatre-vingt, c'est suffisant pour dépasser Hakkyou en hauteur et lui donner l'illusion, parfois, qu'il pourrait la protéger, même si c'est une pensée qu'il chasse bien vite de son esprit parce qu'elle n'a pas lieu d'être. Officiellement, il lui sert de garde du corps et se tient toujours respectueusement à ses côtés ; dans les faits, s'il tentait le moindre geste de protection, il sait que Hakkyou lui en voudrait (ce qui est une manière polie de dire qu'elle l'exploserait, purement et simplement, et Semi n'est pas résistant
à ce point).
La peau de Semi est hâlée par le soleil qui pèse au-dessus du village d'Iwa plusieurs mois par an ; il n'aime pas être enfermé et passe le plus clair de son temps dehors, à s'entraîner ou simplement à traîner dans le camp. Sans être body-buildé, il a développé une musculature avantageuse. Ses longs doigts ont été rendus calleux par le maniement des armes, mais Semi n'en reste pas moins habile et il n'y a pas plus facile pour lui que de tailler un os afin d'en faire de jolies perles à monter en collier. Il a une passion pour cet artisanat morbide et arbore souvent ses créations sur lui, comme cette minuscule tête de mort, gravée dans une pré-molaire, qui lui perce le lobe de l'oreille gauche, ou le "sabre" qu'il porte toujours accroché à sa ceinture, sans fourreau ; il l'a taillé dans un tibia de cerf et s'est servi de bandelettes de cuir pour déterminer la poignée ; c'est l'outil dont il se montre le plus fier.
Semi a souvent un air désolé, comme s'il avait fait quelque chose de mal, même si l'état d'esprit dans lequel il se trouve n'a rien à voir avec la mine qu'il affiche. La couleur de ses cheveux s'approche du vert épinard, sombre et terne ; ils sont courts, rebiquent dans tous les sens et lui tombent dans les yeux, mais cela n'a pas l'air de gêner Semi plus que ça puisqu'il ne cherche même pas à les coiffer ; quelques fines mèches s'éparpillent sur sa nuque. En lui-même, son visage est plutôt joli, mais en dehors de ses parures morbides Semi ne prend aucun soin de son apparence, ce qui fait qu'il a quelquefois des traces de saleté sur la figure. Il fait un peu plus jeune que son âge, quinze ou seize ans peut-être. Ses yeux sont grands et tombants, soulignés par des cernes assez marquées au naturel ; il se peinturlure le contour des yeux avec un maquillage rosâtre. Ses iris sont ambrés, un peu comme ceux des chiens, et leur couleur n'a rien d'éclatant.
Concernant son style vestimentaire, Semi porte toujours des pantalons en treillis coupés à mi-mollet et un tee-shirt marron à manches longues, très épais, au col large et montant séparé sur le devant par une fermeture éclair descendant jusqu'au milieu de son torse ; on peut apercevoir une cotte de mailles en-dessous. Son bandeau ninja, flanqué du symbole d'Iwa, est attaché autour de son cou, sous le col de son tee-shirt ; la plaque métallique est rayée sur toute sa longueur, comme ont coutume de faire ceux qui ont renié leur pays.
Personnalité : À l'image de sa maîtresse, Semi est quelqu'un d'indiscipliné et de violent, quoique pas autant que Hakkyou, qui de toute façon est plus forte qu'eux tous. Il lui voue un profond respect et une admiration sans bornes, qu'il s'efforce de témoigner, en plus de ses consignes ordinaires, en lui fabriquant toujours plus de jolis bijoux. Semi a une conception bien à lui de ce genre de babioles : il se sert des restes des ennemis qu'il a tués pour les fabriquer, en taillant leurs os et leurs dents -les dents, il les préfère en pendentif ou en boucles d'oreille, quant aux os, ils peuvent faire de très bonnes barrettes quand on sait y faire. Semi serait prêt à donner sa vie pour Hakkyou, mais il doute fort que celle-ci l'y autoriserait : elle est suffisamment puissante pour ne pas avoir besoin que quelqu'un protège ses arrières, ça son toutou l'a bien assimilé ; ça ne l'empêchera pas d'avoir envie de veiller sur elle, même s'il s'efforce de ne pas le montrer. La couvrir de bijoux est une façon détournée de lui dire à quel point elle compte pour lui.
Il méprise le reste de la noblesse, en bloc. Seule Hakkyou les considère, eux les orphelins, comme de vrais ninja, des hommes qu'on envoie au combat, et non comme de la vulgaire piétaille. Il déteste particulièrement Katsuki, le frère cadet de sa maîtresse, qui regarde tout le monde de haut, ce sale crevard prétentieux! -mais il ne s'est permis jamais de lui dire ça, c'était un plaisir qu'il ne devait pas voler à sa maîtresse.
Semi est fleur bleue, à sa façon totalement décalée, et s'il ne manque pas de courage au combat, dès qu'il s'agit de Hakkyou les choses sont différentes. Il ne compte pas beaucoup de "proches" dans son entourage, ce qui ne l'empêche pas de bien s'entendre avec l'ensemble des membres de l'unité Zenshô -il faut juste que personne ne fasse mine de tourner autour de sa maîtresse, exceptée Tsubame, à qui personne ne peut jamais rien refuser de toute façon.
Histoire : Semi n'a pas de parents. Pas d'origines, pas de date d'anniversaire, rien. Il a été trouvé en bordure du village d'Iwa alors qu'il n'était qu'un nourrisson ; aucun indice ne permettait de déterminer d'où il venait ; l'absence de traces de lutte indiquait seulement que ses géniteurs l'avaient abandonné de leur plein gré. Il fut placé à l'orphelinat, avec les gosses rejetés, comme lui, et les victimes, ceux qui avaient une famille avant d'atterrir ici, ceux qui avaient quelque chose à regretter.
L'orphelinat des Kajiya n'était pas un foyer chaleureux, loin de là ; c'était toujours mieux que la rue, se plaisaient à leur rappeler les éducateurs. Ici, ils avaient de quoi manger et boire, un endroit où se coucher ; mais les brimades et les jeux de pouvoir étaient monnaie courante parmi les enfants. Il fallait se trouver un groupe et servir ses intérêts, par exemple en volant telle chose à telle personne, en rossant telle ou telle personne, pour ne pas être rejeté et subir différentes humiliations. Semi n'avait jamais voulu de ces jeux-là. Il n'était pas le seul à refuser de rejoindre une meute, bien sûr ; ce qui le différenciait des autres "parias", c'était qu'il s'opposait carrément à la hiérarchie établie au sein de l'orphelinat. Les règles ne le concernaient pas, et s'il était contrarié, il le montrait. Cette attitude lui valut plusieurs passages à tabac, sans qu'il change de comportement. Il les emmerdait, tous.
Les fortes têtes n'étant pas récompensées, Semi écopait souvent d'une punition pour ses conneries. Les orphelins servaient souvent de domestiques aux Kajiya, et ceux qui n'étaient pas disciplinés accumulaient les corvées. Lui se retrouva plus d'une fois à éplucher des légumes ou à passer la serpillère, le plus souvent en compagnie de Kamu, un autre orphelin arrivé tardivement et avec qui il s'entendait suffisamment bien pour ne pas être tout seul à jouer au con.
Comme beaucoup, il suivait une formation de ninja. Si ce n'était pas une obligation pour les civils ordinaires, les enfants de l'orphelinat, eux, devaient tous passer un test à sept ans, afin d'évaluer leur potentiel. Semi était endurant, certes, mais pas très fort, sa résistance s'assimilait plutôt à celle d'un cafard, une vermine que même les pires coups de talon ne parvenaient pas à réduire en bouillie. Il n'était pas non plus très intelligent mais on le prit quand même ; il n'était pas plus mauvais qu'un autre après tout.
À onze ans, il se retrouva dans une équipe encadrée d'un capitaine de niveau jônin, comme il était coutume de le faire avec les bleus, mais pas pour remplir des missions ordinaires ; si les Kajiya ramassaient des orphelins, ce n'était pas par grandeur d'âme, mais bien pour grossir leurs rangs sur le champ de bataille. C'est à cette époque qu'il développa sa force physique et apprit des techniques qui n'étaient pas au programme de l'académie. L'action lui réussissant mieux que les cours, il fit de rapides progrès, bien que sa façon de se battre ne soit pas toujours aussi réfléchie qu'elle aurait dû l'être. Sa fascination morbide pour les os et ce qu'il pouvait en faire était déjà forte à cette époque, en tout cas suffisamment pour qu'il se façonne un "sabre" dans cette matière. Il se fit enseigner les rudiments de l'épée mais ne les appliqua jamais complètement, préférant aux subtiles passes de la lame une approche beaucoup plus bourrine -mais qui n'était pas sans effet.
Sa vie n'était donc rythmée que par les missions qu'on lui assignait. Semi grandit sans trop se lier aux autres, sinon à quelques anciens parias de l'orphelinat, en qui il n'avait cependant pas toute confiance ; les éducateurs avaient fait du bon travail et pour le reste, le mépris naturel qu'avaient les villageois pour les orphelins suffisait à faire de Semi et des autres des êtres farouches. Ils servaient leur pays, oui, mais après tout c'était le même schéma qu'à l'orphelinat : ils avaient de quoi se nourrir et un lit, ici, c'était donc mieux que de se trouver à la rue. Il n'y avait pas de réel attachement à la mère patrie, du moins pas pour Semi.
Il avait eu seize ans quelques mois auparavant quand, suite à un pari stupide, il se retrouva à pénétrer par effraction dans la partie du camp réservée aux Kajiya. Le défi était d'aller reluquer leurs petites oies pendant qu'elles prenaient leur bain. Sans être particulièrement pervers, Semi restait un adolescent, et ce pari lui plaisait énormément.
Il parvint à entrer et à atteindre les sources où étaient supposées se trouver ces demoiselles sans se faire repérer, ce qui ne le rendit pas peu fier. Ah! Ils se la jouaient, les nobliaux, mais ils n'étaient même pas foutus d'empêcher les intrus d'aller et venir à leur guise! C'est sans doute à ce moment-là qu'il relâcha sa vigilance, parce qu'à peine avait-il commencé à détailler la silhouette qui se découpait dans la vapeur du bain -c'était vraiment celle d'une femme, d'ailleurs?- que ladite silhouette avait fait volte-face et s'était précipitée sur lui. Le temps qu'il revienne de sa surprise -oui, c'était bien une fille et elle était
nue-, Semi avait déjà salement morflé : la furie l'avait bourré de coups de poings, lui interdisant toute riposte. Quand elle en eut fini avec lui, Semi était étendu sur le sol, à côté des pierres du bassin. Son nez était devenu une chose molle et enflée qui l'élançait sourdement, un peu comme le reste de son corps d'ailleurs, et il sentait dans sa bouche qu'elle lui avait déchaussé une dent. Il se retourna péniblement sur le dos, en se maudissant d'avoir fait preuve d'aussi peu de prudence, mais d'un autre côté, la fille était forte ; elle devait forcément l'être, sinon elle ne l'aurait pas envoyé au tapis. Elle revint près de lui, habillée cette fois-ci, et s'accroupit. Quand elle se pencha au-dessus de lui, Semi se dit que c'était la première fois qu'il voyait un sourire comme le sien. Le rictus en lui-même n'était guère impressionnant, il tordait sa bouche en ne dévoilant qu'un côté de sa dentition ; c'était ce qui se trouvait
derrière ce sourire qui lui donnait un aspect animal, prédateur ; sur le coup, Semi crut qu'elle allait le mordre, et il en ressentit une certaine excitation. Puis les lèvres bougèrent et il l'entendit lui dire :
« J't'intéresse ? Envie d'me suivre partout ? Ça tombe bien, j'ai toujours eu envie d'un animal de compagnie. » Pour toute réponse, Semi plongea ses doigts dans sa bouche et en ramena la molaire, arrachée plus tôt par un coup bien placé, qu'il tendit à la fille. Elle éclata de rire, mais n'accepta son cadeau qu'une fois qu'il l'eut passée dans l'eau.
Elle s'appelait Hakkyou, c'était l'une des filles du chef de la famille Kajiya. Il ne fallut pas longtemps à Semi pour qu'il la vénère. Il devint véritablement son animal de compagnie, attachant ses pas aux siens, veillant parfois sous sa fenêtre jusqu'au matin pour lui prouver que, si elle l'appelait, il pouvait être là sur l'instant. Elle n'avait jamais besoin de lui mais elle le laissait la suivre, et Semi en était heureux. C'était idiot, lui dirent certains, d'obéir aussi aveuglément à une fille, mais Semi ne considérait pas Hakkyou
comme une fille. Il y avait en elle une rage de vivre, une telle hargne quand elle se battait, qu'il aurait été plus juste de la comparer à un homme. Pour une femme, Hakkyou n'était pas belle, du moins pas selon les standards communs ; elle correspondait en revanche parfaitement à ceux de son subalterne, pour qui la voir s'entraîner était le comble du ravissement, parce que ses mouvements étaient brutaux et sauvages, et en même temps totalement maîtrisés, et Semi ne se lassait pas de la regarder bouger.
Les techniques de Hakkyou étaient brûlantes, au sens propre du terme. Il n'était pas rare que de petits accidents se produisent, que des débuts d'incendie doivent être rapidement étouffés par exemple. Semi commença à se familiariser avec les techniques suiton à ce moment-là ; compte tenu de l'absence d'importants plans d'eau dans les environs, il se concentra sur des techniques ne requérant que peu d'élément liquide, et trouva comment se débrouiller dans le pire des cas.
La guerre civile faisait rage depuis sept ans quand le chef de la famille Kajiya fut tué au cours d'un combat. Au camp, cette perte généra une la panique totale, dont Hakkyou sut tirer profit pour aller à la rencontre de Shinju Wakaji, l'un des leaders des trois partis qui s'affrontaient pour le titre de Tsuchikage. Elle débarqua au moment où il s'y attendait le moins, et l'effet de surprise joua contre lui : Hakkyou parvint à lui infliger de sévères dommages -le lézard géant sur laquelle était perché Shinju perdit un oeil- et le força à se replier. L'ensemble de Zenshô, l'unité formée par sa maîtresse et composée d'orphelins comme lui, était présent à ce moment-là, et c'est triomphants qu'ils rentrèrent au camp des Kajiya. Semi, surtout, débordait de fierté pour Hakkyou, bien que sa victoire allait de soi.
Au camp, leur position changea : Hakkyou promue à la tête de son clan, Zenshô n'était plus considéré comme un groupe de rebuts, mais bien comme une unité ninja à part entière ; à eux d'avoir des larbins!
Tout ceci ne dura pas. Peu de temps après, le leader du troisième parti, Ikanobori Wareru, fut très grièvement blessé. Hakkyou, suivie de Zenshô, débarqua sur les lieux au moment où, pensèrent-ils, Shinju allait lui porter le coup de grâce. Ils parvinrent à récupérer Ikanobori et quelques uns de ses hommes, avant de se replier et de quitter définitivement Iwa. Avec la chute de l'un des leaders et la fuite du second, les combats ne durèrent plus très longtemps ; la guerre civile s'acheva sur la victoire de Shinju Wakaji.
Sam 16 Mai - 17:26
