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Forum RP basé sur l'univers du manga Naruto. L'histoire se déroule bien après le scénario de la série.
 
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 Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni

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MJ
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MessageSujet: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeJeu 8 Nov - 20:31

Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Shuuki-Hensen%20redimensionn%e9e


Loin au nord-ouest de Konoha, Kareki était habituellement épargné par les sombres manigances des ninja. Situé dans une vaste clairière perdue entre deux pans de forêt, ce village n'était proche d'aucun grand axe marchand ; seule une petite route menant de Michikusa, l'unique ville de la région, à la frontière du pays de l'herbe le traversait. De mémoire d'ancien, jamais aucun habitant n'avait aperçu un seul shinobi dans les rues du village, ni dans celles des villages voisins ; les plus proches contacts avec ces sinistres personnages avaient eu lieu à Michikusa, à plus de cinquante kilomètres à l'ouest. Les voyageurs qui s'arrêtaient dans le village étaient pour la plupart des colporteurs, quelquefois des émigrants ou des pélerins, mais il y avait des lustres qu'on n'avait pas croisé un soldat dans la région.
Aussi cette nuit là, quand deux étrangères se présentèrent à la porte peu avant l'aurore et demandèrent à ce qu'on les fasse entrer, pas un instant le portier n'imagina avoir affaire à des kunoichi. Il les détailla brièvement, s'attarda d'avantage sur le chapelet de la grande femme osseuse que sur ses longs cheveux bleu pâle, sa peau claire et son étrange tenue. Seuls les anneaux de bois attachés à ses pieds par des lanières de cuir attirèrent son attention, mais il s'en détourna bien vite, baissant la tête en signe de respect. Elle était sans doute une dévote ayant renoncé aux richesses terrestres pour celles du ciel, et cette petite qui l'accompagnait sa disciple. L'enfant était tout à fait quelconque : un peu palotte, plutôt petite et maigrichonne, les cheveux courts et châtain, elle avait l'air tellement fragile dans ce pull trop grand, qui lui arrivait presque aux genoux ! Le seul détail vraiment marquant dans son apparence était l'étrange dessin autour de son oeil droit. Il s'y arrêta un moment, conclut qu'il s'agissait d'un signe religieux et jugea plus convenable de cesser d'observer cet oeil entouré de rouge et de deux crochets stylisés dépassant de ses paupières.
La prêtresse et l'enfant ne semblaient ni malades, ni mal nourries, ni dangereuses de quelque façon que ce soit ; tout au plus jugea-t-il à leur apparence qu'elles devaient venir de fort loin, pour porter tant de terre sur leurs vêtements. Il souleva la lourde porte en rondins et les laissa passer. La prêtresse entra la première, la fillette sur les talons. Elle la poussa devant elle et promena son regard calme sur les rues silencieuses, avant de se retourner vers le portier.

"Grand merci, mon fils. Pourriez-vous nous indiquer un lieu où nous reposer quelques jours ? Nous avons beaucoup marché et la petite est épuisée."
L'homme eut un sourire compatissant pour l'enfant, qui le remarqua à peine ; il mit ce manque de réaction sur le compte de la fatigue et n'en prit pas ombrage. La femme se retourna pour lui sourire à la place de sa compagne, et quelque chose tinta à ce mouvement ; il remarqua alors que les deux épaisses mèches de cheveux qui encadraient son visage étaient attachées par des perles en tous points semblables à celles de son chapelet. Au bruit qu'elles avaient fait en se heurtant, il comprit que contrairement à ce qu'il avait d'abord pensé, aucune de ces perles n'était en bois peint. Son intérêt soudain pour le chapelet n'échappa guère à la vigilance de la prêtresse, mais elle ne manifesta de crainte ni pour son bien, ni pour sa personne, et commenta simplement.
"L'envie ronge le coeur des hommes et les détourne de ce pour quoi les dieux les ont créés. Ces perles ne sauraient m'être dérobées sans attirer leur colère sur votre tête, mon fils. Allez brûler de l'encens au temple de ce lieu pour vous débarrasser de ces mauvaises pensées."
Il sursauta et rougit, confus à l'idée d'avoir manifesté un sentiment aussi bas en présence d'une sainte femme. Oser penser à voler le chapelet d'une dévote ! Il s'inclina respectueusement devant elle et lui indiqua du doigt une rue sur sa droite.
"Au bout de la grande rue se trouve l'auberge du village."
Elle leva les bras en croix, joignit lentement les mains devant sa poitrine et s'inclina à son tour. Il voulut ajouter quelque chose, lui demander de le pardonner, mais ne put se résoudre à interrompre ce qui ressemblait étrangement à une prière. Cette femme semblait tellement pieuse, éloignée du monde matériel, et en même temps étrangement sereine, comme si chaque jour de sa vie était éclairé de cette présence qu'il sentait autour d'elle. Il demeura muet et balbutia en la regardant s'éloigner, précédée de la petite fille, ses perles tintant doucement au rythme de ses pas.

Un peu plus tard, lorsque la prêtresse se présenta à la patronne de l'auberge, une petite vieille sèche, engoncée dans un kimono vert tendre à fleurs et portant le chignon serré traditionnel dans cette région, elle eut l'immense privilège d'être acceuillie avec un large sourire. L'o-kami était une femme de caractère, au visage renfermé, qui savait très bien gérer son commerce et veillait à satisfaire ses clients ; elle avait souvent eu à traiter avec des escrocs tentant de quitter le village sans la payer, et s'était toujours s'assurée qu'ils lui versent son dû et regrettent amèrement ce geste. Cependant, elle appréciait la clientelle des religieux, dont elle avait très rarement eu à se plaindre.
Elle fit conduire la dévote à l'une de ses meilleures chambres et ordonna à l'une des deux servantes de son auberge d'y monter un baquet d'eau chaude et des yukata propres, pour que ses clientes puissent se laver. Elle proposa également de faire nettoyer leurs vêtements, mais la prêtresse lui expliqua qu'elle et son élève se devaient de le faire par elles-mêmes, ce qui ajouta à son impression favorable. Ses clientes n'ayant plus besoin de rien, elle quitta la pièce pour leur permettre de se reposer.
La dévote et la fillette restèrent immobiles, agenouillées sur les tatamis, jusqu'à ce que la servante leur apporte le baquet, ainsi que plusieurs épaisses serviettes. Elle s'excusa de ne pouvoir leur proposer un bain privé, leur indiqua le chemin des bains communs et retourna auprès de sa patronne. La prêtresse et sa disciple attendirent que le bruit de ses pas disparaisse dans l'escalier, toujours immobiles. Après un moment, elles se levèrent lentement. L'enfant leva la tête vers sa compagne et demanda.

"Je pourrais voir les bains, Hensen-han ?"
Hensen posa une main sur sa tête et lui sourit affectueusement.
"Certainement. Ichigo-ichie, Sakujo, c'est une insulte aux dieux que de ne pas apprécier leur oeuvre quand elle s'offre à toi. Lave-toi et enfile ce yukata, ensuite je me changerai, nous laverons nous habits et nous irons nous baigner."

Une demie heure plus tard, les deux voyageuses étaient enfoncées dans l'eau chaude de l'onsen jusqu'au cou ; Sakujo agitait ses doigts sous la surface, fascinée par les remous, plongeait la tête sous l'eau, battait des jambes en s'accrochant au rebord pour regarder les éclaboussures ; assise contre une paroi du bassin, Hensen suivait placidement toute cette agitation du regard, en jouant distraitement avec les perles attachant ses cheveux, qu'elle avait gardées en se déshabillant à l'entrée des bains.
Sakujo interrompit ses jeux pour demander, avec une note d'inquiétude dans sa voix enfantine.

"Qu'est-ce qu'il y a, Hensen-han ?"
Elle sourit à sa protégée et la rassura d'un geste de la main.
"Ne t'inquiète pas, tout se déroule comme prévu. Profite de l'onsen, Sakujo, amuse-toi."
Sakujo, docile, reprit son batifolage aquatique, et Hensen ajouta, en s'étirant dans l'eau, plus pour elle-même que pour Sakujo qui ne l'écoutait plus que d'une oreille distraite.
"Tout se déroule comme prévu. Il ne devrait pas tarder à nous retrouver."

Spoiler:


Dernière édition par MJ le Dim 4 Jan - 22:25, édité 2 fois
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Wataya Noboru
Illusionniste / criminel de rang A
Wataya Noboru


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MessageSujet: Re: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeJeu 15 Nov - 15:48

Une fois sa mission exécutée - s'assurer que Kawara ne divulgerait pas aux ninja de Suna ce qu'il savait -, Noboru avait pris le chemin du retour. Enfin... disons plutôt qu'il s'était empressé de quitter le désert du Pays du Vent, s'assurant régulièrement qu'il n'était pas suivi ; il n'imaginait pas qu'une sentinelle ait pu être postée au beau milieu des dunes, mais il n'aimait pas prendre de risque superflu, et puis une équipe de retour d'une mission pouvait lui tomber dessus, on ne savait jamais... il avait pris goût à la liberté, et entendait bien la conserver. Il avait pris la fuite, donc - Noboru n'aimait pas ce terme, mais déjà un peu plus que celui de "repli stratégique", qui sonnait trop organisé - sans vraiment réfléchir à la direction empruntée. On réfléchissait toujours plus tranquillement quand on avait passé la frontière, et puis, le but de son voyage était encore imprécis. Dame Hensen était charmante, vraiment, mais elle avait un peu trop tendance à ne pas partager ses projets immédiats, comme donner le lieu où elle se rendait, par exemple, ou n'importe quoi permettant à Noboru de s'orienter pendant son voyage...
Mais voilà : elle ne lui avait rien dit sur l'endroit où il devrait la retrouver. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle serait "auprès du torii". Ah ha. Pour l'aider ça l'aidait, dame Hensen pouvait invoquer cette chose n'importe où! Quand on réfléchissait à quel point le monde pouvait être vaste, ç'avait quelque chose de décourageant. Heureusement pour Noboru, il commençait à connaître un peu la femme - ou la prêtresse, si on tenait à ce qu'il parle d'elle avec respect - qui l'embauchait, et il pensait savoir où diriger ses recherches. Pour commencer, dame Hensen ne manquait jamais de discrétion, et le torii étant d'une taille plutôt imposante, elle ne le ferait jamais apparaître au beau milieu d'une plaine : il fallait donc des arbres suffisamment hauts pour la cacher. Bon, il cherchait une forêt, d'accord. Il commencerait par Konoha, ça allait de soi. Ensuite, il y avait la délicate question du voisinage : il n'était pas envisageable d'user d'une telle technique à proximité des ninja! Des fois qu'un imbécile un peu trop zélé percevrait un chakra anormal et donnerait l'alerte... bah, ils ne parviendraient jamais à mettre la main sur dame Hensen, c'était chose sûre, mais cette dernière n'aimait pas être dérangée. En fait, il ne restait pas
tant d'hectares de forêt à fouiller, après ce rapide calcul... rien qu'une bonne partie de la frontière nord, et à peu près autant des autres. Ô joie.
En réalité, Noboru n'eut pas à se donner tant de mal. Après avoir rapidement parcouru une carte du Pays du Feu, il ne retint qu'une dizaine de lieux à visiter.
Tous ou presque espacés d'une petite centaine de kilomètres.
Retenant un soupir contrarié, Noboru avait roulé la large toile, l'avait remise dans son sac et avait repris sa route.

Le village de Kareki était la troisième étape du voyage censé le mener jusqu'à dame Hensen. Les autres villages auxquels Noboru s'était rendu les jours précédents, n'étaient que des trous perdus peuplés d'ignards bienheureux, aux yeux de l'illusionniste, et il doutait que Kareki lui fasse une meilleure impression. Pourtant, dès qu'il eut quitté la route principale pour s'enfoncer dans la forêt, il sentit aussitôt qu'il était sur la bonne piste. Aucun parfum particulier ne flottait dans l'air, la lumière du jour déclinait comme à l'ordinaire, il ne percevait pas même un important flux de chakra, mais Noboru était intimement sûr qu'il se rapprochait. Quand la nuit fut tombée et que l'épais feuillage des arbres empêcha la faible clarté des étoiles d'éclairer le sous-bois, l'illusionniste continua d'avancer sans hésiter, jusqu'à pénétrer dans une clairière, au centre de laquelle se dressait l'imposant torii qu'il avait déjà vu. Levant la tête, Noboru adressa son salut à la silhouette assise haut au-dessus de lui.


"Mes hommages, dame Hensen. Ca n'a pas été aisé de vous retrouver, cette fois encore... mais me voilà."
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MJ
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MessageSujet: Re: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeMar 19 Fév - 14:32

Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Shuuki-Hensen%20redimensionn%e9e


Cela faisait à présent neuf jours que Hensen et Sakujo vivaient à Kareki. Le rythme séculaire de la vie dans ce hameau isolé convenait à la prêtresse : personne ne s'offusquait qu'elles quittent l'auberge dès le lever du soleil et rentrent à la nuit tombée, bien au contraire, elles avaient encore grimpé dans l'estime de la patronne. Elles sortaient du village et s'engonçaient dans la forêt pour se rendre dans une clairière, à une demi-heure de marche à travers les sous-bois. Là, Sakujo s'installait au pied d'un arbre pour finir sa nuit, assise dans l'herbe humide ; Hensen la laissait faire, satisfaite que la petite ne perde pas la résistance qu'elle avait acquise au cours de leurs pérégrinations, et retournait à ses occupations, tout en gardant un oeil sur elle.
Chaque matin, elle se plaçait au centre de la clairière, debout face au vent, passait les main sous les pans de tissu pendus à sa ceinture et détachait de l'envers à droite un kunai, à gauche une tablette de bois. Puis elle se penchait en avant tout en pliant les genoux pour s'accroupir ; elle s'entaillait légèrement l'index à l'aide de son kunai, et inscrivait "torii" sur la tablette en lettres de sang. Elle calait la tablette entre ses mains et entamait sa série de signes incantatoires.

"Dragon, serpent, chien, serpent, cheval, dragon, serpent..."
Enfin, elle posait la tablette au sol, retraçait avec soin les kanji un peu étalés par le frottement, mordait son doigt pour rouvrir la coupure et barbouillait ses paumes de sang pour achever de réciter la formule de kuchiyose en les posant à plat dans l'herbe.
"Sanglier, chien, coq, singe, mouton."
Alors, dans une explosion et un nuage de fumée rougeâtre, apparaissaient en lieu et place de la tablette deux montants de bois si larges qu'elle aurait à peine pu en faire le tour des bras, supportant deux linteaux horizontaux, le plus bas moitié moins épais, le tout couvert de la peinture rouge orangée caractéristique des torii. Elle caressait doucement le bas d'un montant, se redressait sans que sa main ne quitte le bois, puis passait lentement le portail.
Ce n'était qu'après avoir pénétré dans le monde de l'entre-deux qu'elle montait se percher sur le torii pour attendre.
Les paupières closes, elle articulait une longue suite de prières muettes, en égrenant son chapelet d'un seul geste ininterrompu, lent et fluide. Et petit à petit, le temps et l'espace disparaissent dans la perception des énergies qui fluctuaient autour d'elle.

Elle sentait les infimes miettes de chakra qui voletaient dans la brise, tombaient avec la pluie, cristallisaient sous différentes formes dans le sol, remontaient dans les racines des plantes pour former de longs fils qui s'écoulaient sous l'écorce des troncs, des branches, dans la moindre nervure de la plus petite feuille des arbres, ou des fils plus minces qui ondulaient avec les brins d'herbes sous le vent, la pluie ou les pattes des animaux... Elle appréciait la légèreté, la grâce, la force, la persévérance tenace, qui s'en dégageaient tour à tour, et elle tendait chaque pore de sa peau vers le ciel pour s'imprégner de soleil et de chaleur, se laissait bercer à son tour par tout ce qu'elle sentait glisser contre son corps.
Elle distinguait chaque mouvement du chakra des proies, qui parcourait leur corps en une course effrénée, ou de celui de leurs prédateurs, qui ralentissait et s'accumulait lentement, puis accélérait brutalement. Sitôt qu'elle cessait de focaliser son attention sur un point précis de la forêt, ces différentes sensations s'entremêlaient jusqu'à ce qu'elle ne distingue plus que la vie dans son ensemble, tout autour d'elles. Elle pouvait alors saisir les flux d'énergie entre les différents corps, paisibles et progressifs ou bien brutaux et soudains, créant des remous dans la nasse de forces vitales quand les animaux fuyaient.
Parmi toutes les créatures qui animaient le lieu, seule Sakujo retenait son attention en temps qu'individu. Elle s'assurait régulièrement qu'il n'arrivait rien de fâcheux à sa disciple, surtout lorsqu'elle s'éloignait de la clairière - elle n'interdisait pas à Sakujo de se promener dans les sous-bois, bien au contraire - et surtout, elle suivait son entraînement. Sakujo s'astreignait à la pratique de la perception avec un sérieux admirable, malgré l'absence de résultats frappants. Hensen ne l'avait pas entendue se plaindre une seule fois depuis qu'elle l'avait prise comme apprentie. Cette fillette possédait sans aucun doute la patience nécessaire pour atteindre la maîtrise parfaite de l'emprunt. Lorsqu'elle aurait également appris à dominer son pouvoir, elle deviendrait l'Oeil des dieux, et guiderait le Cercle après Hensen.

Hensen n'avait aucun doute sur ce sujet. La force de Sakujo était un cadeau des dieux, un de ces dons qui placent au dessus des hommes, et qu'on paye si cher. Cette enfant avait perdu beaucoup de choses à cause de son pouvoir, mais cette cruauté avait été nécessaire. Il lui fallait perdre sa famille si faible et stupide, qui n'aurait été qu'une entrave pour elle, et apprendre la résignation. Ç'avait également été le signe pour Hensen, le moyen de reconnaître celle qui devait lui succéder. Un jour, Sakujo entendrait à son tour les voix des dieux, et mènerait le Cercle en leur nom. Le Cercle pourrait alors quitter l'ombre et cesser de fuir devant les villages cachés, pour régir un pays où les cycles seraient rétablis dans leur pureté originelle. Et bien sûr, Sakujo aurait une descendance, qui ferait perdurer son don et celui de Hensen à travers les âges.
Pour atteindre ce but, un certain nombre d'étapes devaient encore être franchies, qu'il fallait préparer avec soin. La construction d'un lieu digne d'accueillir le Cercle et son futur Œil ne pourrait se faire avant d'avoir rassemblé des hommes fiables. C'était pourquoi Hensen attendait le retour de Noboru avec une certaine impatience.



Le neuvième jour, sa perception des lieux s'était étendue sur plusieurs dizaines de kilomètres, aussi repéra-t-elle la masse de chakra en cours de transformation que formait l'illusionniste bien avant qu'il n'atteigne le village. Conformément à ses attentes, le jeune homme l'avait retrouvée sans grandes difficultés, dans des délais tout à fait honorables. Il était aussi intelligent qu'elle l'avait soupçonné, et peut-être bien plus efficace encore que dans ses calculs. Elle laissa la nuit tomber sans quitter le torii, et continua d'égrener les perles de son chapelet. Sakujo revint auprès d'elle au coucher du soleil, et alla s'asseoir au pied d'un arbre sans un mot. Avait-elle senti Noboru arriver ? La question méritait d'être étudiée : il était encore à quelques kilomètres du village à ce moment. Si Sakujo avait perçu son approche, Hensen pourrait commencer à lui enseigner l'emprunt plus tôt que prévu, ce qui serait une très bonne chose. Sakujo était bien trop vulnérable à son goût.
Noboru traversa rapidement Kareki pour revenir dans la forêt environnante. Il courut pendant un quart d'heure entre les arbres avant de trouver la bonne direction, puis il avança droit vers la clairière. Hensen hocha distraitement la tête. Les capacités sensorielles de Noboru étaient élevées, pour quelqu'un dont ce n'était pas le domaine de prédilection. Il était à son service depuis un certain temps à présent, et elle savait pouvoir l'y maintenir sans problèmes - ce garçon avait des désirs simples et utiles. Il lui faudrait tester ses affinités d'emprunt - il était trop âgé, et sa maîtrise du chakra trop avancée pour espérer les élargir, mais quel que soit l'élément pour lequel il avait des dispositions, Hensen se réjouissait d'avoir trouvé le premier vecteur potentiel pour l'invocation du grand dragon.
Quand il ne fut plus qu'à quelques minutes de distance, elle lâcha son chapelet pour regarder la lisière de la clairière, dans la direction par laquelle son serviteur approchait. La silhouette mince de l'illusionniste émergea du couvert des arbres en une fraction de seconde, puis il s'arrêta, hocha très légèrement la tête en reconnaissant le torii et leva les yeux vers elle pour la saluer.

Elle sourit devant le reproche à peine voilé par la politesse irréprochable de Noboru. Il n'avait visiblement pas l'habitude d'être mis à l'épreuve de la sorte - ses talents en genjutsu avaient dû suffire à convaincre ses précédents employeurs. Oh, ils avaient aussi fait bonne impression sur Hensen, dans une certaine mesure. Elle savait reconnaître une illusion complète et soignée, et si elle n'avait guère apprécié voir l'apparition qui avait changé sa vie détournée par un simple mortel, elle admettait sans peine que sans sa perception, l'attaque aurait été redoutable. Cependant, ce talent n'aurait pas suffi à faire de Noboru un bon serviteur de sa cause s'il avait été son unique qualité, et Hensen ne pouvait se permettre de laisser place au hasard. Elle avait donc engagé le déserteur, et lui avait donné diverses missions pour pouvoir mesurer ses différentes aptitudes.
Les résultats avaient été très encourageants. Noboru n'était pas seulement maître dans son art, il possédait un esprit vif, de bons instincts de survie et, plus important encore aux yeux de Hensen, des dispositions à la perception, accompagnées d'un excellent contrôle du chakra. Son caractère n'était pas un problème. Noboru avait, dans le fond, une âme simple : il faisait partie de ces hommes qui aimaient dominer. Cet aspect de sa personnalité, que d'aucuns auraient jugé peu reluisant, voire dangereux, ne dérangeait pas Hensen. Au contraire, il lui permettait de garder Noboru obéissant, et de se débarrasser des traîtres qui tentaient d'infiltrer ses troupes, tout en laissant un avertissement à leurs employeurs et collègues.

Elle sauta à bas du torii et s'avança vers lui.

"Bonsoir, Noboru-kun."
Sakujo se releva lentement et s'écarta de l'arbre pour se diriger vers elle à petits pas, en se frottant les yeux. Elle avait dormi pendant cette attente supplémentaire, nota Hensen en levant une main pour accueillir la petite. Une très bonne décision, puisqu'il leur faudrait partir dès cette nuit. Sakujo attendit d'être à l'abri au côté de Hensen pour saluer l'illusionniste à son tour, d'un petit mouvement de tête. Hensen posa sa main sur l'épaule de sa disciple et reporta son regard sur Noboru.
"Tu es revenu rapidement. Tout s'est passé comme prévu ?"
C'était à peine une question. Noboru ne serait certainement pas revenu après un échec, il était bien trop fier. Il aurait trouvé un moyen de rattraper ses erreurs, ou bien il ne serait pas revenu du tout. Néanmoins, Hensen voulait entendre un minimum de détails sur la mort du groupe de traîtres et surtout de Kawara, qu'elle avait trouvé particulièrement décidé à percer ses secrets. Cet homme avait été un ninja, ce qui le rendait plus inquiétant encore pour Hensen. Peut-être Noboru avait-il pu glaner un indice sur l'identité des commanditeurs de Kawara. Elle doutait que quelqu'un d'aussi méticuleux ait commis une telle faute d'inattention, mais Noboru était très observateur, et une telle possibilité ne devait pas être négligée.


Dernière édition par MJ le Dim 4 Jan - 22:26, édité 1 fois
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Wataya Noboru
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MessageSujet: Re: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeMar 8 Avr - 0:31

Après qu'il l'ait saluée, Hensen avait sauté à bas du torii pour l'accueillir. Cette façon qu'elle avait de l'appeler "Noboru-kun" ne lui plaisait qu'à moitié : il n'aimait pas que l'on se montrât trop familier avec lui, bien que dans la bouche de la prêtresse, cela ne témoignait d'aucun manque de respect de sa part. À cette heure de la nuit, la lumière ne permettait pas de distinguer clairement ce qui les entourait ; la pâle chevelure de la femme et sa peau blanche lui donnaient des allures de spectre, et ses yeux ne faisaient que renforcer cette impression d'irréalité : d'un vert profond, semblable à celui de la mer au large, ils rendaient son regard aussi insaisissable que l'eau qui s'échappe entre nos doigts. Hensen paraissait capable de voir des choses qui échappaient aux autres mortels, et malgré le sourire tranquille qu'elle adressait à son interlocuteur, il était évident que ce n'était pas vraiment sur lui que ses yeux se posaient. Noboru, bien qu'il dut admettre que cela était fascinant, n'aimait pas trop cette impression, comme si la prêtresse avait été capable de lire en lui. Il avait beau ne rien dévoiler de l'espèce de gêne qu'il ressentait alors, il se doutait que Hensen n'en ignorait rien.
La gamine pâlichonne qui suivait toujours la prêtresse en silence les rejoignit, l'air encore endormi. Il remarqua le hochement de tête qu'elle lui adressa, aussi lui rendit-il son salut, autant pour se faire bien voir de son employeuse que parce qu'il était poli, lui aussi. La petite paraissait toujours un peu intimidée en sa présence, mais le bon vouloir de Noboru n'allait pas jusqu'à s'attirer les faveurs des enfants.


"Tu es revenu rapidement. Tout s'est passé comme prévu ?" lui demanda Hensen en posant sa main sur l'épaule de la petite fille.

Encore ce tutoiement. L'illusionniste finissait par s'y faire ; ce n'était plus si désagréable à entendre, à force, et dame Hensen savait y mettre le ton...

"Aurait-il pû en aller autrement ? répondit-il avec un sourire, Ces hommes étaient trop pressés de nous fuir pour se rendre compte que je les avais déjà rattrapés. Oh, j'ai bien crû, à un moment, que Kawara se doutait de quelque chose, mais il manque de discernement. Il ne s'est pas rendu compte que ce calme autour d'eux n'était qu'une illusion tissée par mes soins."

Noboru raconta à la prêtresse comment, plusieurs jours durant, il avait suivi le groupe de renégats, jusqu'à ce qu'ils pénètrent le désert du Pays du Vent. L'illusionniste n'avait pas apprécié cette petite excursion : les dunes de sable n'offraient qu'un confort relatif et ne le protégeaient pas aussi bien du climat qu'un autre environnement. Ayant surpris l'une de leur conversation, ses doutes avaient été confirmés : les traîtres se rendaient bien à Suna.
Il n'avait pas la moindre intention de les laisser atteindre le village caché en pleine possession de leurs facultés intellectuelles, mais un matin, alors qu'ils atteignaient une passe rocheuse, ils avaient subi une attaque. Noboru s'était immédiatement mis à l'écart : il y avait un animal parmi eux, et bien qu'il eut une totale confiance en la qualité de ses illusions, les bêtes possédaient parfois certains sens qui faisaient défaut aux humains : inutile de prendre des risques. Noboru avait néanmoins décidé d'intervenir, si le Kawara se faisait prendre. Les autres n'étaient que du menu fretin, n'ayant jamais eu accès à aucune information digne d'intérêt, ce qui n'était pas le cas du shinobi...


"Après s'être fait battre, cet imbécile a tenté de prendre la fuite, conclut-il, On se demande ce qu'il espérait, compte tenu de l'état dans lequel il se trouvait... Oh, je vous rassure tout de suite, dame Hensen : je ne l'ai pas tué."

Il plissa les yeux et adressa un sourire faussement innocent à la prêtresse, avant de poursuivre.

"Les ninja de Suna ne s'attendaient vraisemblablement pas à leur venue. À la façon dont les hostilités ont été lancées, je dirais qu'ils les ont confondus avec quelques brigands de passage."

Il fixa Hensen en silence un court instant. Elle devait avoir compris ce que cela impliquait, mais Noboru avait envie de l'entendre confirmer son propre point de vue sur le sujet.

"S'ils voulaient s'infiltrer à Suna, cela semblait devoir rester secret... Je ne suis pas parvenu à savoir si c'était bien le Kazekage qu'ils devaient rencontrer, mais cela me paraît peu probable : il me semble qu'il aurait pris la peine de prévenir ses hommes afin qu'ils les laissent passer sans encombre... ce qui n'a pas été le cas."

L'illusionniste venait de reconnaître qu'à l'issue de sa mission, il n'avait pas obtenu toutes les réponses. Néammoins, il était sûr de lui en affirmant que le chef du village n'avait rien à voir avec la fuite de Kawara et de ses hommes.


Dernière édition par Wataya Noboru le Sam 29 Nov - 0:31, édité 1 fois
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MJ
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MessageSujet: Re: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeVen 1 Aoû - 17:53

Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Shuuki-Hensen%20redimensionn%e9e


L'illusionniste répondit au salut de Sakujo par un autre mouvement de tête, accompagné d'une brève et discrète inclinaison du buste ; la fillette se tassa contre le flanc de Hensen, sans oser éviter ouvertement le regard de Noboru. Dès leur première rencontre, Sakujo s'était montrée timide à l'égard du jeune homme, tout en lui accordant des privilèges dont aucun membre du Cercle n'avait bénéficié avant lui ; un signe irréfutable, s'il y en avait eu besoin, de la véritable nature de l'enfant. Hensen observa cet échange en silence, satisfaite du respect dont Noboru faisait preuve envers celle qu'il prenait pour une simple apprentie prêtresse. Un jour, il devrait prêter allégeance à Sakujo ; il était important qu'il s'habitue à la considérer comme spéciale.
Du reste, l'attitude de Noboru ne contrevenait jamais aux règles de la politesse, une qualité que Hensen appréciait à sa juste valeur. Savoir maîtriser sa langue lui serait fort utile pour la mission délicate qu'elle entendait lui confier. La seule faille dans la prestation presque parfaite de l'illusionniste était le sourire qui passait parfois sur son visage, lorsqu'il évoquait ses victimes... Comme en cet instant, par exemple. La façon dont ses lèvres se tordaient était tout à fait caractéristique du personnage. Le ton badin sur lequel il répondit à la prêtresse l'était peut-être encore d'avantage.

"Aurait-il pû en aller autrement ? Ces hommes étaient trop pressés de nous fuir pour se rendre compte que je les avais déjà rattrapés."
Le sourire moqueur quittait vite ses lèvres, mais Hensen pouvait retrouver son éclat froid dans ses iris gris lorsqu'il portait son regard sur d'autres personnes - Noboru avait jusqu'ici toujours eu le bon goût de cesser de ricaner en son for intérieur pour s'adresser à elle ou à Sakujo. Outre que cette expression le trahirait à coup sûr face à un adversaire un tant soit peu observateur, elle dénotait un état d'esprit qui empêchait parfois Noboru de saisir complètement les motifs et les désirs de ses adversaires. Pourtant, le mépris qu'il éprouvait pour la plupart des gens avait aussi des avantages ; Noboru ne pouvait être perturbé par des sentiments qu'il n'avait pas. Son sang-froid exceptionnel lui permettait de prêter une plus grande attention aux faits.
"Oh, j'ai bien crû, à un moment, que Kawara se doutait de quelque chose, mais il manque de discernement. Il ne s'est pas rendu compte que ce calme autour d'eux n'était qu'une illusion tissée par mes soins."
Hensen dut presque réprimer un sourire amusé en entendant Noboru accuser le malchanceux traître. Hensen n'avait pas envoyé Noboru sur leurs traces sans raisons : l'illusionniste était depuis longtemps passé maître en son art. Se rendre compte qu'il était pris dans une illusion aurait été un véritable exploit de la part de Kawara.

Le récit qui suivit était digne des espoirs qu'elle avait placés en Noboru en lui offrant toute lattitude pour châtier les imprudents qui avaient voulu d'infiltrer le Cercle. Le jeune homme avait laissé ses proies quitter le pays de la Pluie sans les inquiéter, attendant patiemment de voir leur destination se préciser - il avait même pris la peine de les rassurer pour éviter tout délai inutile. Il avait parcouru une distance considérable, rejoignant les renégats depuis son dernier refuge, quelque part au sud de Kusa no kuni, avant de les suivre à travers Ame, puis dans le désert du pays du Vent. Il avait continué à attendre, même après avoir surpris une conversation indiquant clairement que la destination du groupe était Sunagakure no sato. D'autres auraient jugé leur mission achevée à ce moment ; Noboru les avait laissés courir jusqu'aux falaises proches du village ninja, jusqu'à être absolument certain de son fait.
Ce professionnalisme leur serait d'un grand secours pour cette fois. Noboru avait rapporté plus que le but du voyage des traîtres : en arrivant aux falaises en question, alors qu'il s'apprêtait à disposer de Kawara et de son groupe, des ninjas de Suna l'avait devancé. Il était resté à proximité, attendant le moment adéquat pour intervenir et réduire Kawara au silence - les autres importaient peu, leur chef n'ayant pas jugé nécessaire de relayer les informations auxquelles il avait eu accès. Cette partie de la mission ne présentait aucune difficulté majeure - repérer les espions et se débarrasser d'eux était le quotidien de Noboru, et Hensen n'avait jusqu'ici rien trouvé à redire sur son travail. Elle avait même autorisé Noboru à s'amuser avec celui-là en lui précisant qu'il n'était nullement tenu de l'éliminer physiquement.

"Après s'être fait battre, cet imbécile a tenté de prendre la fuite. On se demande ce qu'il espérait, compte tenu de l'état dans lequel il se trouvait... Oh, je vous rassure tout de suite, dame Hensen : je ne l'ai pas tué."
Hensen ferma les yeux sur le sourire plus franc de Noboru, s'amusant de la fierté presque enfantine qu'elle percevait derrière le masque d'ironie, et se concentra sur son rapport. Le plus intéressant était l'attaque elle-même, et l'illusionniste le souligna bien.
"Les ninja de Suna ne s'attendaient vraisemblablement pas à leur venue. À la façon dont les hostilités ont été lancées, je dirais qu'ils les ont confondus avec quelques brigands de passage."
Un court silence suivit cette remarque, puis Noboru développa.
"S'ils voulaient s'infiltrer à Suna, cela semblait devoir rester secret... Je ne suis pas parvenu à savoir si c'était bien le Kazekage qu'ils devaient rencontrer, mais cela me paraît peu probable : il me semble qu'il aurait pris la peine de prévenir ses hommes afin qu'ils les laissent passer sans encombre... ce qui n'a pas été le cas."

Voilà qui concordait avec certaines observations des membres du Cercle disséminés dans le pays du Vent.
Hensen porta lentement sa main libre à son chapelet, laissa glisser ses doigts le long des perles jusqu'à atteindre la plus basse du collier, puis suivre la brève ligne simple, jusqu'à saisir la mèche de fils rouges qui était rattachée à la dernière perle. Les dirigeants de Kaze no kuni se méfiaient de leur propre village ninja depuis de nombreuses générations ; ils persistaient à lui couper les vivres autant que possible, et le faisait probablement surveiller depuis des décennies. L'actuel Daimyô du pays du Vent n'avait fait que suivre la politique de ses prédécesseurs - jusqu'ici, il s'était montré d'avantage préoccupé par l'approvisionnement de son palais et le maintien de la paix dans les rues de la capitale que par le sort de ses ninja.
Toutefois, organiser une manoeuvre pareille à l'insu du Kazekage, et à l'intérieur même de son village, était une nouveauté. Si les ninja de Suna avaient vent de cette tentative, la situation s'envenimerait en un rien de temps. Hensen était honnêtement surprise par l'imprudence du Daimyô. Cet homme était-il stupide au point de ne pas comprendre qu'il creusait là sa propre tombe ? Le respect que ses ninja lui portaient ne tenait plus qu'à un fil : la loyauté du Kazekage. Le provoquer de la sorte n'était pas dans son intérêt.

De fortes pressions avaient dû être exercées sur le Daimyô pour lui faire quitter son immobilisme passif...
Hensen sourit légèrement en agitant la touffe rouge entre ses doigts. Elle avait son idée quant à l'identité des ennemis du Cercle. Les prêtres du nintera du Vent n'avaient pas apprécié de voir certains de leurs disciples abandonner leurs mensonges pour suivre la doctrine de Shuuki - ou bien peut-être gardaient-ils de la rancune à cause des quelques gêneurs et bâtiments que ses nouvelles recrues avaient dû éliminer pour pouvoir quitter l'endroit ? Leurs motivations n'avaient pas grande importance ; ils ne parviendraient pas à atteindre le Cercle par leurs machineries habituelles. Nul doute n'était permis, songea Hensen avec satisfaction, les dieux ne laisseraient pas le Cercle être détruit par des humains cupides. Non seulement la tentative des prêtres du Vent avait échoué - pensaient-ils vraiment que Shuuki n'avait eu affaire à aucun traître ou espion avant les leurs ? - mais ils risquaient de se mettre à dos le village du Sable.
Hensen leva la tête vers le ciel et murmura une prière pour ses dieux protecteurs. Shuuki ne se mêlerait pas des affaires de Kaze no kuni - ce ne serait pas nécessaire. Elle n'avait plus qu'à attendre que le Kazekage tire ses conclusions quant à cet incident. Quel que soit son dévouement au Daimyô, il ne pourrait plus tenir ses ninja bien longtemps, après une trahison aussi évidente de la part de leur seigneur.

Elle reporta son attention sur Noboru. Il avait passé la première épreuve avec succès pour devenir l'un des Vecteurs ; Hensen ne doutait plus qu'il en ait les capacités. Néanmoins, le rôle des Vecteurs ne se limiterait pas au ninjutsu. Ils seraient plus tard les hommes de confiance de Sakujo, sa garde rapprochée et ses conseillers. Noboru n'était pas, du moins pour le moment, quelqu'un de fidèle et dévoué ; il faudrait donc qu'il possède d'autres qualités le rendant digne de cette fonction. Et Hensen avait déjà une petite idée sur le sujet. Elle passa une main sous un des pans de tissu qui pendaient le long de ses jambes, juste sous sa ceinture, et extirpa d'une poche une feuille de papier recouverte d'inscriptions circulaires.

"Ta prochaine mission sera différente des précédentes. Plus longue, et plus subtile. Passe la nuit au ryokan. Demain matin, tu partiras pour le pays de l'Eau. Je veux que tu y fasses courir une rumeur selon laquelle une organisation illégale souhaite s'allier au village de Kiri. Bien sûr, le nom de l'organisation, sa localisation ou même la personne à l'origine de ces bruits doivent rester inconnus. Je te laisse le choix quant aux moyens employés, tu as de la ressource. Le plus simple, je pense, serait que la rumeur naisse dans les milieux marginaux et criminels, pour ensuite se répandre."
Elle tendit la feuille à Noboru.
"Voilà de quoi payer tes frais de voyage pour le temps que tu passeras là-bas, pour peu que tu ne dilapides pas ton argent. J'enverrai quelqu'un te chercher quand ta mission sera terminée, mais pas avant deux ou trois mois. Passé ce délai, rend-toi régulièrement sur le pont des orages au coucher du soleil. Le signe est l'annulaire gauche plongé dans l'eau. Dis-lui qu'eau trouble ne fait pas miroir, la réponse est que les hommes aiment à se voir refléter en des miroirs troubles."


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Wataya Noboru
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MessageSujet: Re: Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni   Village de Kareki, vers la frontière avec Kusa no Kuni Icon_minitimeSam 13 Déc - 22:27

Tout en l'écoutant faire son rapport, la prêtresse égrenait machinalement son chapelet, rythmant la voix de Noboru du tintement des perles de bois qui s'entrechoquaient entre ses long doigts noueux. L'illusionniste n'y prêtait pas trop attention : sa voix était une musique bien plus agréable à ses oreilles, surtout quand il s'agissait de parler de lui. Néanmoins, ce son avait quelque chose d'apaisant dans l'air du soir ; depuis qu'il avait rejoint Hensen, l'homme se détendait peu à peu. Son long voyage avait porté sur les nerfs de Noboru qui ne supportait pas le climat de Suna : de jour, le soleil implacable du désert l'avait presque rôti, mais de nuit la température chutait brutalement et se réchauffer, quand il fallait rester discret et ne pas faire de feu, était pratiquement impossible. Noboru avait suffisamment de maintien pour ne pas afficher la fatigue accumulée, mais il ne la ressentait pas moins.
Après qu'il eut fini, la prêtresse resta silencieuse quelques instants, semblant réfléchir à ce que Noboru venait de lui apprendre, puis elle glissa une main sous un pan de tissu le long de sa jambe. Elle en ramena aussitôt une feuille sur laquelle avaient été dessinés une série de signes. Les courbes de l'encre noir se détachaient très nettement du papier presque blanc, mais il faisait trop sombre pour que Noboru les déchiffre sans y coller son nez.


"Ta prochaine mission sera différente des précédentes. Plus longue, et plus subtile, lui dit Hensen sans faire mine de lui passer la feuille, Passe la nuit au ryokan. Demain matin, tu partiras pour le pays de l'Eau."

Noboru retint une grimace. Il n'aurait pas le temps de se reposer bien longtemps ; la nuit était déjà tombée, et il lui faudrait partir tôt s'il voulait passer la frontière dans les plus brefs délais. Enfin, il valait sans doute mieux qu'il ne traîne pas ici plus de quelques heures : d'après ses estimations, les risques qu'on le déniche dans ce trou perdu étaient quasi nulles, et même s'il était certain de ne pas se tromper, ce serait embêtant que les chasseurs de déserteurs retrouvent sa trace. Pas que se débarrasser de soldats de la Feuille lui déplaise, loin de là : la disposition des lieux était tout à fait propice aux illusions, il y avait peu de chances qu'il soit pris, mais cela lui ferait perdre du temps, un temps précieux à dame Hensen...

"Je veux que tu y fasses courir une rumeur selon laquelle une organisation illégale souhaite s'allier au village de Kiri. Bien sûr, le nom de l'organisation, sa localisation ou même la personne à l'origine de ces bruits doivent rester inconnus. Je te laisse le choix quant aux moyens employés, tu as de la ressource. Le plus simple, je pense, serait que la rumeur naisse dans les milieux marginaux et criminels, pour ensuite se répandre."

L'illusionniste hocha la tête pour acquiescer. Voilà qui ne semblait pas bien compliqué. Sa tâche consistait seulement à prendre du bon temps tout en faisant une publicité discrète à leur organisation. Voilà qui le changerait de la filature au Pays du Vent... Bon, celui de l'Eau n'était guère plus accueillant dans son genre, il y pleuvait souvent et ses habitants n'étaient pas réputés pour leur tendresse, mais au moins il y trouverait de quoi manger et se loger décemment, sans compter les rencontres agréables qu'il pourrait faire...
Hensen lui tendit la feuille. Noboru l'attrapa d'une main, la parcourut rapidement des yeux puis la rangea dans une poche dans la doublure de son manteau.


"Voilà de quoi payer tes frais de voyage pour le temps que tu passeras là-bas, pour peu que tu ne dilapides pas ton argent, poursuivit la prêtresse, dont les paroles auraient vexé l'illusionniste si elles étaient sorties d'une autre bouche que la sienne, J'enverrai quelqu'un te chercher quand ta mission sera terminée, mais pas avant deux ou trois mois. Passé ce délai, rend-toi régulièrement sur le pont des orages au coucher du soleil. Le signe est l'annulaire gauche plongé dans l'eau. Dis-lui qu'eau trouble ne fait pas miroir, la réponse est que les hommes aiment à se voir refléter en des miroirs troubles.
- Eau trouble ne fait pas miroir, répéta Noboru pour mémoriser la phrase, Les hommes aiment à se voir refléter en des miroirs troubles. Ce sont de bien jolis proverbes, dame Hensen, je ne les oublierai pas."

Il sourit.

"Soyez assurée que cette mission sera un succès. Vous m'en avez déjà confiées des autrement plus difficiles... J'avoue que la perspective de me poser quelque temps n'est pas pour me déplaire."

Jugeant que maintenant qu'il avait reçu ses ordres, leur entretien était terminé, Noboru s'inclina poliment face à la prêtresse. S'il devait prendre la route dès demain matin, il fallait qu'il se repose quelques heures. Bien qu'il était un bon ninja et qu'il avait une certaine endurance, l'illusionniste ne brillait pas spécialement par ses compétences physiques.

"Je suppose que nous n'aurons pas l'occasion de nous revoir avant un long moment, dit-il en se redressant, Bonne nuit, dame Hensen, puissiez-vous vivre dix fois dix mille ans."

Sur ces mots, il salua une dernière fois puis se retira.

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